Biographie

Enfant, le peintre qui hantait mes pensées était Pierre Auguste Renoir. J’aimais ses couleurs pastels, ses flous délicats, ses teintes chair pour les couleurs de peaux, ces ombres et lumières et surtout sa façon de donner la vie tant dans ses personnages que dans ses paysages.

Peut-être est-ce le fait de ne voir que d’un seul œil que j’ai découvert une façon de voir cette lumière qui m’a particulièrement touchée et m’a inspirée à peindre dès mon plus jeune âge.

Un peu plus tard, je me suis intéressée à Claude Monet, toujours pour les couleurs, certes moins pastel mais ses sujets principalement tirés de la nature, m’ont amenée à l’observation, à prendre le temps non de voir la globalité d’un ensemble de choses, mais de regarder ce qui m’entourait dans le détail. C’est à ce moment qu’a commencé à naître l’apprentissage de l’œil et du cerveau, et que j’ai entrepirs de reproduire ce que je regardais et que les autres ne voyaient pas. J’avais douze ans à cette période.

Les autres impressionnistes comme Berthe Morisot, Édouard Manet, Paul Gauguin, Paul Cézanne, Edgar Degas m’ont apporté de l’exotisme dans mes techniques d’apprentie étudiante en art.

Plus tard vers l’âge de 18 ans, mon attirance s’est portée sur Gustave Caillebotte, pour son souci du détail à la recherche du réel et a contrario Salvador Dali pour la perfection mais aussi le réel dans l’irréel.
La recherche du détail a commencé à naître en moi et l’imagination s’est mise à travailler de plus en plus. Je vivais à cette époque dans un endroit de la Bretagne où les contes et les histoires étaient mon quotidien, il m’était facile de laisser mon imagination s’entremêler avec ce que je voyais dans les paysages.

C’est en 1992 lorsque je suis entrée à l’école des beaux-arts, qu’une nouvelle passion est née. Elle aurait pu rivaliser avec la peinture mais bien au contraire elles se sont complémentées, je parle de la sculpture. Je l’ai pratiquée deux années sans m’arrêter.
Après une visite au musée Auguste Rodin, c’est sur Camille Claudel que j’ai jeté mon dévolu. Cette finesse dans son travail, je sentais sa passion, son déchirement et son éclat, la vie dans ses plâtres et marbres… ses œuvres grandioses m’enthousiasmaient, je me nourrissais de son art jour et nuit.
Je dessinais ses œuvres pour les comprendre, capter la lumière, les volumes, mais aussi ses sentiments et son regard.
Ne percevant pas les trois dimensions, la sculpture m’a beaucoup aidée dans mon travail en deux dimensions.
L’école des beaux-arts m’a enseigné un art académique mais je pense que j’étais au fond de moi prête à le travailler.

En 2002, j’ai eu la chance de rencontrer une enseignante en gravure, Myoug Nam Kim, elle a su lire au fond de mes pensées, faire affleurer ce qui était enfoui. Elle a su m’enseigner avec beaucoup de poésie cet art sans m’imposer sa propre vision mais en respectant mon chemin qu’elle connaissait sans doute avant moi-même. J’ai appris l’ouverture d’esprit, les essais, la chimie, les acides, l’eau forte, la gravure sur linoleum, plexiglas, acier, cuivre ainsi que maîtriser la presse.
J’ai pratiqué quatre années la gravure, qui pour moi, elle était un univers lié à la magie.

À cette même période j’ai fait la rencontre de Thomas Victor Frey, professeur de dessin, il m’a enseigné l’anatomie humaine et m’a appris à saisir l’instantanéité, par exemple en dessinant des personnes dans le train, le métro, des enfants dans le parc, à reproduire le mouvement. Thomas Victor Frey m’a inculqué la patience, à observer, voir, étudier, disséquer un objet, une plante, une personne d’un regard pour le reconstituer dans un dessin.

J’ai commencé à exposer mon travail à quatorze ans, avec le soutien de Roselyne Koba, artiste peintre local en Bretagne, elle m’a fait connaître l’impressionnisme à travers les natures mortes, m’offrant des bases pour m’exprimer et travailler.

À l’adolescence, j’ai exposé mes toiles en Bretagne, dans mon village touristique du XIVème siècle de Rochefort-en-Terre, à Lorient, Vannes ou encore Saint-Malo.

Après mes études à l’école supérieure des beaux-arts j’ai exposé dans les Yvelines, Bazemont, Maule, Montainvile.
Puis Paris, le Portugal, la Suisse, l’Italie (Rome, Palerme), New York.

Aujourd’hui, et depuis 2011, je suis cotée au Drouot.

Je continue à travailler ma peinture essentiellement avec l’éclairage naturel, et ai développé une approche résolument moderne de sujets classiques et imaginaires en apportant une touche naïve et poétique à des sujets contemporains tout en appliquant des procédés conventionnels et avancés de la peinture qu’elle soit à l’huile ou à l’aquarelle.

Laorens